Anciens élèves de la Classe Préparatoire

Interview d’Alexandra, élève de la première CP en 2009, aujourd’hui élève à l’ENA :

• Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel avant et après l’IRA ? (l’université, la CP, la scolarité à l’Ira, vos affectations, le principalat, votre prépENA… )

Avant d’intégrer l’IRA, j’ai étudié les sciences politiques à l’université puis j’ai rejoint l’Institut d’études politiques de Lyon afin d’obtenir un Master 2 professionnel spécialisé dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques. J’ai ensuite eu la chance de rejoindre la première CP de l’IRA de Lyon.

A l’issue de ma scolarité IRA, j’ai souhaité approfondir ma connaissance des ressources humaines en devenant cheffe des RH et du budget au sein d’une préfecture. Puis, j’ai saisi l’opportunité de changer complètement de domaine en passant des fonctions supports à une fonction métier des préfectures : l’immigration. Sur ces deux postes, j’ai apprécié les responsabilités confiées et je me suis sentie à l’aise dans les fonctions managériales. Dans ce contexte, la préparation du concours de l’ENA m’a donc semblé être la suite logique même si le projet nécessitait beaucoup de travail et de la motivation.

Mon rôle de tuteur auprès d’élèves de la CP m’a également donné envie de m’inscrire dans une démarche d’évolution. La promotion professionnelle et la mobilité fonctionnelle sont en effet encouragées dans la fonction publique car elles constituent une richesse pour l’Etat et ses agents. Je n’envisage pas d’encourager des agents/élèves dans cette direction, de les inciter à passer des concours sans moi-même m’inscrire dans cette dynamique. La promotion professionnelle et la valorisation des compétences est un mouvement général qui ne doit pas avoir de grade, d’âge ou de genre.

J’ai donc mené ce projet par étapes en me préparant d’abord au concours du cycle préparatoire au concours interne de l’ENA (à l’IRA de Lyon en parallèle de mon travail en préfecture) puis la deuxième année en me présentant au concours de l’ENA. Cette étape intermédiaire du cycle m’a permis de me présenter sereinement à l’examen professionnel d’attaché principal puis de me consacrer pendant une année à la réussite du concours interne de l’ENA.

• A présent, quel est votre projet professionnel ?

J’aimerais beaucoup travailler à nouveau dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques et si cela est possible rejoindre l’Inspection générale de l’administration (IGA) ou l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). D’autant que sans avoir travaillé dans ce domaine, j’ai une appétence pour les questions sociales que j’ai découvertes en préparant le concours des IRA. Je n’écarte pas non plus un poste de directeur de cabinet au sein d’une préfecture pour sa dimension très opérationnelle. Ma scolarité à l’ENA me permettra sûrement de découvrir encore d’autres univers alors je reste attentive et ouverte sur ce point. Je reste convaincue que le caractère intéressant ou vivant d’un poste reste attaché à la personne qui l’occupe.

• Que vous ont apporté vos années à l’IRA de Lyon ?

Mes 2 années à l’IRA de Lyon (l’une en CP, l’autre en scolarité initiale) ont été riches d’enseignements tant professionnels qu’humains.

La CP m’a tout d’abord permis de développer une vraie confiance en moi, en ma capacité à réussir le concours.

Les enseignements professionnels très opérationnels m’ont également donné les outils et les clefs pour pouvoir ensuite mieux appréhender les diverses situations auxquels je pourrais être confrontées en tant que jeune attachée. Sans avoir les solutions clefs en main, je disposais à ma sortie IRA d’un véritable « kit de survie » pour mener à bien les missions qui me seraient confiées.

Au cours de ces 2 années, j’ai également pu découvrir et approfondir ma connaissance des questions sociales et de la gestion des ressources humaines qui se révèlent essentielles pour comprendre son environnement professionnel.

Enfin, l’IRA est aussi une école avec sa promotion. J’ai apprécié la solidarité entre les élèves de ma promotion et encore aujourd’hui nous restons en contact régulier.

Pour résumer, la scolarité à l’IRA permet d’assurer avec efficacité la transition entre les études universitaires et le monde professionnel mais c’est aussi le lieu de vie d’une promotion avec des élèves qui la font vivre à travers leurs mobilisations sur des activités communes et leurs éventuels engagements citoyens.

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Depuis 2009, date de la première classe préparatoire, 320 élèves ont préparé le concours d’accès aux IRA. Qu’ils aient réussi ou non ce concours, ils ont voulu partager leur expérience et apporter leur témoignage en réponse à la question : la CP et après … ?

Autres témoignages :

« Après un peu plus d’un an comme adjoint au chef du bureau de la circulation (permis de conduire et cartes grises) en Préfecture, on m’a proposé un poste d’adjoint à la responsable de la mission  de coordination interministérielle. Lors de mon premier poste, je crois avoir développé des compétences en termes d’organisation et de gestion d’un service d’accueil, de suivi statistique et surtout de management car il s’agit d’un gros service (40 personnes) qui s’apparente un peu à une ligne de production. Quelques compétences juridiques étaient également requises puisqu’il fallait maîtriser la réglementation et ce type de service génère du contentieux. Pour le second poste, c’est plus diversifié. J’assure le suivi des dossiers structurants du territoire, notamment en matière d’aménagement, d’économie et d’emploi en lien avec les services métiers (DDI, UT DIRECCTE, PDEC etc.) et avec d’autres partenaires, qu’ils soient publics ou privés (Banque de France, CCI, partenaires sociaux etc.). Je coordonne ainsi l’action de ces intervenants, j’élabore synthèses et notes et constitue des dossiers sur différents sujets à l’intention du corps préfectoral et souvent dans l’urgence. Je prépare et suis également les réunions collégiales (CAR, Pré-CAR, CODIR etc.).

Si les années à la CP et à l’IRA ont été éprouvantes, tant sur la masse de travail à fournir et des connaissances à acquérir, que sur la gestion du stress, je suis sorti armé, en termes de savoir, de savoir faire et, notamment, de savoir être. Je suis sorti des IRA en ayant découvert ma vocation. J’ai aujourd’hui trouvé ma place, au service de l’État. Et cela je le dois à la qualité de la formation proposée par l’IRA de Lyon, au moins en partie (car je crois aussi le devoir un peu à l’énorme travail que j’ai fourni). Je tenais donc à conclure en vous adressant mes sincères remerciements. »

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« 3 ans après, le souvenir de l’année passée à la CP de l’IRA reste celui d’une année intellectuellement intense et stimulante.

L’âge, l’expérience et l’envie de réussir qui m’étaient propres à ce moment-là de ma vie, c’est-à-dire en pleine reconversion professionnelle; mais aussi (et surtout) la qualité de l’enseignement qui y est dispensé et des conditions d’accueil des élèves que l’équipe pédagogique met en œuvre font que ces 9 mois de préparation au concours ont à mon sens été plus bénéfiques que 5 années passées à sciences po !

La CP m’a permis d’entrer à l’IRA, où d’ailleurs je ne suis pas sûr d’avoir appris beaucoup plus que ce que je savais déjà grâce à la prépa, c’est (re)dire à quel point cette formation est efficace… En deux ans et demi, je suis déjà passé par deux postes : l’un en tant que responsable de la communication des fonds européens dans un SGAR, l’autre, que j’occupe toujours, en tant qu’adjoint au chef de service de la stratégie immobilière et budgétaire d’une préfecture de région, un service de 11 personnes dans lequel je conduis des projets immobiliers tout en étant, avec mon équipe, RBOP et/ou RUO de plusieurs budgets (307, 333, 309…). Deux postes passionnants donc et déjà un premier mouvement qui me permet d’affirmer que la mobilité professionnelle des attachés est une réalité, amenée à s’intensifier avec la mise en place du CIGeM. »

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